L'origine étymologique du nom d'Artonne semble venir du patronyme gallo romain Vicus Arthonensem (VIème siècle). Par la suite, le nom se transforma en Artona vico (au IXème siècle), Arthone en 1254, et Arthona en 1283. L'hypothèse avancée par A. Dauzat fait remonter l'origine du nom d'Artonne au patronyme gaulois Artonos. D'autres hypothèses moins vraisemblables font venir le nom d'Artonne de Ara Tonantis Jovia : un autel dédié à Jupiter tonnant aurait existé dans les environs. Durant l'époque gallo-romaine, Artonne apparaît comme une bourgade bien établie. Les fouilles archéologiques sur un cimetière, où furent découverts des sépultures, de nombreux vases, urnes, poteries, médailles, … semblent le confirmer. Le territoire était également traversé par la voie romaine Clermont (Augusto Nemetum)-Néris (Aquis Neri). Cette voie passait par Chantelle (dans le Bourbonnais), Yssac la Tourette, et Artonne. Sous les Mérovingiens, Artonne semble avoir conservé toute son importance, puisqu'elle disposait d'un marché et d'un tribunal. De plus, ayant eu très tôt une église, Artonne devint le centre de l'archiprêtré de Limagne, comprenant les paroisses d'Artonne, Aubiat, Davayat, Jozerand, Saint Agoulin, et Saint Myon. En 1048, Guillaume, vicomte de Thiers, fonda un chapitre comprenant un abbé, un chantre, et douze moines. Après avoir appartenu à la famille Le Bouteiller, puis à la famille du Peschin, Artonne passa en 1416, aux mains de Bertrand VI de la Tour, comte d'Auvergne (par mariage avec Jacquette du Peschin) et suivit le sort des terres de la Tour. C'est ainsi que Catherine de Médicis en hérita par sa mère Madeleine de la Tour. La seigneurie passa ensuite aux mains de sa fille, Marguerite de Valois, qui, elle-même la céda à Louis XIII. En 1489, un édit royal permit l'établissement de trois foires et d'un marché. Le bourg d'Artonne ne semble pas avoir trop souffert des guerres de religions, protégé derrière ses remparts. Durant la Ligue, la ville se rangea aux côtés de Riom contre Henri IV. |
En 1588, Artonne fait partie du réseau des Treize bonnes villes d'Auvergne. En 1647, les terres d'Artonne sont cédées par le Roi à Jean de Rochechouart. En 1668, son fils dû abandonner son domaine à ses créanciers et Artonne fut ainsi adjugé à Victor de Broglie, maréchal de France. A sa mort en 1727, Charles Guillaume, marquis de Broglie, baron de la Tour, lieutenant général des armées du roi, en hérita. Son fils mourut sans postérité le 16 mai 1786 et la seigneurie d'Artonne revint à sa soeur Marie Françoise de Broglie, tant à titre d'hérédité que de légataire universelle du défunt, suivant le testament de celui-ci. En 1771, le roi ordonna la suppression du chapitre. A cette époque déjà, il semble que le cloître était en ruine. Le territoire d'Artonne comptait d'autres fiefs : Glénat, la Baume, Bellecombe, Bicon, Saint Cirgues, la Ronzière, Fradet, …. Ville plutôt que village, Artonne devint en 1790, le chef lieu de canton avec les communes d'Aubiat, Cellule, St Agoulin, St Myon, Jozerand, St Hilaire la Croix, et Champs. La Révolution se passa dans le calme, malgré l'existence d'une société populaire, les Amis de la Constitution, très active durant quelques années. Favorable à l'attitude des Montagnards, elle change de nom en 1793 en Société Populaire. En 1794, la société est épurée de ses membres les plus modérés. Avec la réforme administrative du Consulat, Artonne perd sa position de chef lieu de canton. Située à l'écart des grandes voies de communication, elle perd progressivement tout statut important et devient un simple village. Ayant bien accepté l'Empire, le village fera de même pour la restauration et les changements de régime du XIXème siècle. |